RecordDetails
Paris : Librairie Générale Française, ©2000.
192 p. ; 18 cm.

La lecture du prince, qui a probablement été rédigé par machiavel entre l'été et le mois de décembre de l'année 1513, c'est-à-dire après qu'il a été chassé par les Médicis de Florence, doit s'enraciner dans la crise politique qui traverse Florence au tournant des XVème et XVIème siècles, sans pour autant renoncer à rendre compte de la distance prise par machiavel face aux évènements. Ainsi, si la rédaction du traité est en partie motivée par le désir d'être employé par les Médicis et de reprendre ainsi une fonction dans les affaires publiques, il serait largement réducteur de faire du prince une simple oeuvre de flatterie. Il s'agit tout d'abord de souligner un autre sens au contexte : le politique ne se pense réellement qu'en temps de crise. De la sorte, c'est la réalité même qui exige qu'on la repense à nouveaux frais. On comprend en ce sens que les analyses du prince soient centrées sur le problème des principats nouveaux, dont les principes de gouvernement tiennent compte de l'état d'urgence, à la différence, notamment, des principats héréditaires, qui ne se maintiennent que dans la reproduction prudente de principes déjà effectifs. Mais en même temps, ce problème des principats nouveaux est en lui-même, et donc indépendamment du contexte contemporain de la rédaction du prince, un révélateur efficace de ce qui constitue la finalité et les moyens propres du politique.